Être Reconnaissante Grâce Au Voyage

lamontrealaise
12 sept. 2016
3 min de lecture

Il n'y a pas longtemps, j’ai décidé de prendre une année sabbatique et de me diriger vers l’Amérique du Sud.

Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours su que j’allais voyager pour une longue période de temps avant d'aller à l'université. Disons que je suis une voyageuse. C’est simplement quelque chose que j’ai en moi. J'adore les aventures et en apprendre plus, sur tous les sujets. Et croyez-moi; vous apprenez beaucoup quand vous êtes loin de chez-vous!

Ainsi, pendant trois ans, j’ai travaillé comme une folle pour avoir tout l'argent nécessaire pour partir. J’étais assez occupée avec l'école, le travail, les amis, la famille et toutes sortes de projets. Ce n'a pas été facile, mais j’ai tendance à ne jamais prendre le chemin le plus facile...

À la fin de l'année scolaire, après les grèves et les examens, je me suis finalement envolée pour cette nouvelle aventure.

Mon premier arrêt était au Mexique. J'ai passé trois semaines dans un petit pueblo avec seulement des indigènes, pour faire quelques recherches anthropologiques sur la médecine traditionnelle. J’ai dormi sur une planche de bois, été attaquée par une magnifique poule et j’ai mangé des tonnes et des tonnes de tortillas.

À la fin de mon stage, une de mes amies est venue me rejoindre. Nous allions passer les prochains 5 mois et une semaine ensemble. Du Mexique, nous avons pris trois vols pour nous rendre au sud de la Bolivie. Notre plan était de continuer vers le nord jusqu'à ce que nous soyons arrivées à Quito, en Équateur, et de là, prendre un avion pour le Costa Rica. Le tout s’est réalisé et c’était tout à fait incroyable!

J’ai raillé une énorme quantité de choses de ma bucket list et me suis fait de bons amis tout le long de la route.

Quand je suis revenue à Montréal, ma douce douce maison, la vie est devenue compliquée et parfois triste. Il y avait toutes ces choses que je ne comprenais pas et qui étaient tout à fait normales pour tout le monde. Pourquoi y a-t-il autant de nourriture dans mon frigo? Pourquoi mon placard est-il rempli de vêtements? Pourquoi personne ne se parle dans le métro? Ai-je vraiment besoin d'un lit aussi grand et d’une chambre complète à moi-même?

En Amérique du Sud la culture était totalement différente. J'ai vécu six mois dans la pauvreté ou avec si peu et j’étais vraiment heureuse. Vraiment heureuse avec pas grand chose ...

Après cette grande aventure, je commençais à être frustrée par ma propre culture. Je ne voyais

que le mauvais côté de celle-ci, le matérialisme, l'égoïsme des gens, et la solitude. j’ai commencé à m’isoler parce que j’étais tellement en colère. Je pensais que personne ne me comprenait.

La truc c’est que, quand j'étais en voyage, je m’étais entourée de gens pleins de reconnaissance. Ils appréciaient tous les moments, chaque bouchée d’un plat. Ils étaient des êtres heureux, vivant dans le moment présent. Être autour d'eux me rendais plus reconnaissante et heureuse aussi.

Comme le dit Bouddha, "thousands of candles can be lit from a single candle and the life of the candle will not be shortened. Happiness never decreases from being shared."

De retour à la maison, j’ai fait une grosse erreur en arrêtant d'être reconnaissante pour tout ce que j'avais à Montréal et en lui reprochant d’en avoir trop. J’aurais tout simplement dû apprécier tout ce que j’avais sans juger ma culture.

C’est pourquoi, en ce moment, je suis plus reconnaissante que jamais. Je suis reconnaissante d'avoir une chambre pour moi-même. Je suis reconnaissante de ne jamais avoir à me soucier de manquer de nourriture et d’argent en général. Je suis reconnaissante d'avoir les gens que j'aime autour de moi. Je souris à des inconnus dans le métro et vais leur parler s’ils le veulent bien. J’essaie de répandre tout plein d'amour et de bonheur tous les jours en étant une personne aimante et attentionnée. J’ai encore un esprit critique et je remet toujours mon quotidien en question, mais c’est dans le but de transformer le monde en un endroit meilleur et plus juste.

Avec tout mon amour,

Sissi

- Quelques Souvenirs -